Les toros de corrida

 

Caracteristiques du toro de combat

 

 

 Les encastes actuelles

 

Le taureau de combat fait partie de l'espèce bos primigenius taurus .Certains parlent d'une sous-espèce  bos taurus ibericus. Cependant la notion de sous-espèce est refusée par la plupart des zoologistes s'agissant d'animaux d'élevage : on parle dans ce cas de races, créées par les croisements effectués par les hommes depuis des siècles.

 L'élevage du taureau

 

À l'origine de la corrida, on se contente d'aller dans les élevages pour s'emparer des taureaux dont on peut supposer qu'ils sont les plus combatifs du troupeau. À partir du xviie siècle, la sélection se fait plus rigoureuse : quelques éleveurs commencent à sélectionner leurs taureaux spécialement pour les besoins de la corrida.

Aujourd'hui, les taureaux sont spécialement sélectionnés en fonction de leurs qualités supposées au combat et de leur masse corporelle (parfois plus de 600 kg, mais le plus souvent entre 480 et 550 kg).

Les ganaderías assurent un élevage dans des conditions d'isolement qui permettent de garantir que le taureau qui entre dans l'arène n'a jamais vu d'homme à pied (les éleveurs circulent exclusivement à cheval ou en véhicule). L'objectif est d'obtenir des taureaux « braves » (ce qui se reconnaît au fait qu'ils chargent à la plus petite provocation : soit parce que le torero empiète sur son terrain, soit à l'appel).

Afin d'obtenir les qualités recherchées, les vaches reproductrices sont sélectionnées au cours d'une épreuve appelée tienta (ou tentadero) : La vache affronte un picador muni d'une pique dont la puya est beaucoup plus petite que celle utilisée en corrida. Si elle fait preuve d'une « bravoure » suffisante elle est alors toréée à la muleta, soit par un matador qui profite de l'occasion pour s'entraîner. Souvent, le matador est suivi de toreros débutants qui essaient de se faire remarquer par les professionnels présents.

À la suite de la tienta, seules les meilleures vaches seront gardées pour engendrer les futurs combattants.

Les sementales (« étalons ») sont eux aussi sélectionnés au cours d'une tienta de machos, mais seulement au picador. Aucun capote, aucune muleta n'est utilisé.

Chaque semental voit mettre à sa disposition une quinzaine ou une vingtaine de vaches. Les premiers produits seront généralement envoyés dans des novilladas  sans picadors, afin de permettre à l'éleveur d'être renseigné au plus tôt sur la validité de ses choix. Si ces premiers produits sont bons, l'éleveur est rassuré : le semental et ses vaches pourront être gardés définitivement.

Dans les semaines qui suivent sa naissance, le veau sera marqué au fer : sur la fesse, le fer de l'élevage ; sur le flanc un numéro d'ordre ; sur l'épaule, le dernier chiffre de l'année de naissance. Sa naissance et son marquage seront consignés sur un registre, véritable registre d'état civil, à la disposition des autorités de l'État.

Jusqu'à son départ pour l'arène, le taureau vivra en quasi liberté dans les immenses prairies : si les latifundia du passé ont disparu, les élevages de taureaux continuent encore aujourd'hui de s'étendre sur plusieurs centaines, parfois milliers, d'hectares .

Chaque vache porte un nom ; traditionnellement, tous ses fils porteront le même nom, ses filles porteront un nom en rapport. Ainsi, si une vache s’appelle « Andaluza », ses fils s'appelleront tous « Andaluz », ses filles s'appelleront « Andaluza », « Extremeña », « Aragonesa », mais aussi « Sevillana », « Granadina », « Cordobesa », etc.

 

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Forme cornes

 

 

Vision chez le toro

 

 

LES PRINCIPALES GANADERIAS

 

Les taureaux sont élevés dans des ganaderias  (« élevages »). Parmi les ganaderías les plus connues on peut citer :

MIURA :

Les taureaux de cette ganadería sont généralement considérés comme les plus dangereux, les plus fougueux et les plus combatifs (ils sont aussi des animaux traditionnellement très hauts sur pattes ce qui en fait des adversaires difficiles à maîtriser). Cette ganadería s'honore d'avoir donné le plus grand nombre de taureaux graciés pour leur combativité. Fondée en 1849 par Antonio Miura, elle appartient encore aujourd'hui à Eduardo et Antonio Miura, descendants du fondateur. En 1879, le taureau de race navarraise Murciélago (« chauve-souris »), de la ganadería de Joaquín del Val, a été gracié pour sa combativité et ensuite offert à Antonio Miura. De lui descendent nombre de taureaux de cet élevage prestigieux. Mais le plus connu reste Catalán élu meilleur taureau du XXeme siècle par l'ensemble des observateurs taurins. Un autre nom reste dans les mémoires est celui d' Islero, responsable de la mort de Manolete. 

VICTORINO MARTIN :

Victorino Martín est le plus prestigieux des éleveurs de la fin du XXeme siècle et du début du XXIeme siècle ; par sa sélection, et avec sans doute un peu de chance, il a réussi à récupérer la qualité d'un troupeau destiné à l'abattoir : les anciens albaserrada, de l'éleveur du même nom.

Pour l'anecdote, rappelons que Ferrucio Lamborghini , fondateur de la marque éponyme, était un grand amateur de corrida. L'insigne de la marque représente donc un taureau de Miura ; un modèle de voiture Lamborghini (la première voiture « de série » à moteur central) a été baptisé « Miura » ; en 2002 un modèle a été baptisé « Murcielago », du nom du taureau dont il est parlé ci-dessus.

L'éleveur est représenté pendant la course par son mayoral (régisseur ou intendant). Quand le lot de taureaux a été exceptionnel, on voit parfois le mayoral porté a hombros pour honorer son élevage.

Le prix d'un taureau de combat (qui comprend son transport jusqu'aux arènes) varie selon la taille et l'origine, mais on considère qu'il varie entre quelques milliers d'euros pour un novillo et plusieurs dizaines de milliers d'euros pour les plus réputés.

  Le taureau pendant la corrida

À la sortie du toril, il est marqué de la devise, flot de rubans de diverses couleurs, chaque ganaderia ayant sa propre devise.

Les principales qualités que l'on demande au taureau sont la bravoure, la noblesse et la caste.

Bravoure : qualité fondamentale du taureau de combat. La bravoure se manifeste par la promptitude du taureau à charger à la moindre sollicitation, par la répétition inlassable de ses charges, par l'abnégation dont il fait preuve face aux différents adversaires qui lui sont opposés, notamment le picador.

 

Noblesse : faculté qu'a le taureau de charger en ligne droite plutôt qu'en « zigzag », en baissant la tête. Certains éleveurs ont tellement recherché la noblesse au détriment de toute autre qualité que leurs taureaux en deviennent « sosos » (« stupides ») et enlèvent toute émotion au combat.

 

Caste : ce terme désigne à l'origine chacune des races de taureaux sélectionnés pour la corrida. On dira de tel élevage qu'il est de « caste vasqueña » pour dire qu'il descend de taureaux élevés par l'éleveur José Vasquez, ou de « caste vistahermosa » pour signifier qu'il descend de taureaux élevés par le Comte de Vistahermosa. Dans une seconde acception, on dira d'un taureau qu'il a de la « caste » pour indiquer que, d'une manière générale il présente toutes les qualités ou presque que l'on recherche chez le taureau.

 

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