Les ganaderias généralités
Les Ganaderías (de l'espagnol ganado signifiant bétail) désignent les élevages d'où proviennent les taureaux de corrida.
L'éleveur porte le nom de ganadero.
Les taureaux d'une ganadería présentent ordinairement le même aspect d'ensemble, la même structure, le même type. Une ganadería comprend non seulement les toros de lidia, mais aussi le patrimoine foncier, l'ensemble du bétail, la renommée. C'est une entreprise, avec une marque. Chaque ganadería se distingue par trois signes: la devise (divisa), le fer (hierro) et le signe (« señal »).
LA DEVISE
C'est la cocarde que l'on place sur le dos du taureau au sortir du toril, juste avant son entrée dans l'arène. Flot de rubans fixé par un petit harpon sur le morillo du taureau, il est aux couleurs de la ganadería . Son usage remonte à 1762 lorsqu'on commença à utiliser des cartels , affiches pour annoncer les corridas. Les couleurs étaient alors attribuées par les organisateurs. À partir de 1820, les éleveurs arrêtèrent eux-mêmes les couleurs de leur devises et les firent enregistrer.
LE FER (HIERRO)
C'est la marque déposée de l'éleveur, une sorte de sceau. La marque est appliquée au fer rouge sur la cuisse du veau. Le plus souvent, il est appliqué à droite, mais certains éleveurs l'appliquent à gauche. Ce fer, en cas de vente du troupeau peut être cédé ou conservé pour la création d'une nouvelle ganadería. Le fer reproduit soit les initiales de l'éleveur, soit celles de son prédécesseur, soit un dessin.
LE SIGNE
Une découpe particulière de l'oreille du taureau est faite au cours de l'herradero (ferrage, marquage). Le Syndicat des éleveurs en reconnaît douze. En Camargue, le señal se dit escoussuro ou escoussure. Il y en a 7 sortes.
SYSTÈME D'ÉLEVAGE
Pour éviter toute dégénérescence, et pour améliorer la bravoure d'un troupeau, le croisement est une étape nécessaire. Il consiste en l'union d'animaux de races distinctes. Mais il faut croiser des races «pures» pour obtenir le «retour au sang» Cela consiste à croiser les premiers produits femelles obtenus avec leurs propres ascendants mâles, puis avec d'autres étalons de même race, jusqu'à élimination du sang des vaches primitives.
On a coutume de dire que «pour faire quarante taureaux de combat l'éleveur doit posséder et entretenir quatre cents bêtes».
Le cheptel pour une course de taureau nécessite généralement 18 vaches reproductrices ou «vaches de ventre», un semental ou reproducteur, 6 taureaux de 4 ans, 6 novillos de 3 ans, 6 utreros de 2 ans, 6 erales de 1 an, 6 veaux de l'année ou añojos, 6 jeunes vaches de remplacement, soit 55 bêtes pour vendre 6 toros par an.
Le Mayoral ou contremaître est l'homme-clé de l'élevage. Il surveille les naissances, l'alimentation, donne son avis sur la sélection. Il inspecte taureaux et vaches et note tout ce qui ne va pas. Tous les soins pour l'état de santé des taureaux se font sous la surveillance d'un vétérinaire. On utilise une impasse (cajón de curas) pour attacher les bêtes solidement et leur administrer les médicaments utiles contre la douve, leur injecter le sérum contre la fièvre aphteuse avec un pistolet pneumatique. Certains propriétaires ont même, sur le parcours d'un couloir resserré, une piscine d'eau sulfurée pour protéger les animaux contre les affections du derme.
La plupart des ganaderos subissent beaucoup de pertes avec les taureaux qui s'entretuent et les taureaux invendus en fin de saison qu'il faut vendre au prix de la viande. Leurs bénéfices sont ainsi amoindris. Aussi les propriétaires de ganaderías ont-ils le plus souvent une autre activité : celle d'exploitant agricole. Tout comme en France où les éleveurs camarguais produisent des taureaux de boucherie Camargue AOC en même temps que des taureaux de combat. En Espagne, les éleveurs qui se tournent vers des activités agricoles laissent l'entière responsabilité du cheptel des taureaux braves au mayoral.
LES GANADERIAS ESPAGNOLES
Ils sont répartis en trois groupes : les «ganaderos» ou «criadores» qui forment « l'Unión des Criadores de toros de lidia (UTCL)», « l'Asociación de ganaderías de lidia », et les « Ganaderos de lidia unidos ».
Ces trois groupes totalisent ensemble plus de 1300 élevages.
PRICIPALES GANADERIAS ESPAGNOLES
Trop nombreuses pour être citées ici ( voir la page concernant les fers et les devises ) Les plus célèbres sont les Miuras , les Victorinos Martin et les Domecq.
LES GANADERIAS FRANÇAISES
En France, « l'Association des éleveurs français de taureaux de combat » compte environ 32 ganaderías.
Les manades ou élevages de taureaux de Camargue sont réunis dans deux associations : «l'Association des manadiers de taureaux de Camargue» et «l'Association des éleveurs de taureaux de race Camarguaise». Le taureau de Camargue Camargue AOC est une appellation de viande bovine qui a eu un grand succès pendant lacrise de la vache folle.
Les élevages français sont adaptés aux types de tauromachie auxquelles on les destine. Il y en a une quarantaine qui font partie de L'Association des éleveurs français de taureaux de combat laquelle gère le livre généalogique de la race brave. Une trentaine d'élevages est concentrée en Camargue, les autres sont éparpillés dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques et le Gers. Si les produits français ont du mal à s'exporter en Espagne en raison d'un protectionnisme de fait, ils représentent en France 1/5 du marché national.
Certains propriétaires comme Hubert Yonnet élèvent les deux races de taureaux (AOC et race brave). Comme 60 à 70% des bêtes ne sont pas aptes à la course et comme un manadier doit renouveler chaque année environ 50 % de son troupeau, la viande de taureaux de Camargue répertorié en boucherie sous le label Camargue AOC, est un élément indispensable à la viabilité de la plupart des élevages.
PRICIPALES GANADERIAS FRANCAISES
FRANCOIS ANDRE
JACQUES BONNIER
JEAN-LOUIS DARRÉ, GANADERIA DE L'ASTARAC (cet éleveur a fourni le bétail pour la corrida de Mimizan du 27 août 2011 et il a fait l'objet de menaces pour cela)
BLOHORN
CAMPO BUENO
GANADERIA CEVENOLE
LA CHASSAGNE LUC ET MARC JALABERT
CYRIL COLOMBEAU
GANDERIA LA CRUZ
GANADERÍA CUILLÉ
DURAND
OLIVIER FERNAY
AIME ET MICHEL GALLON
JEAN GAUTIER
GIRAUD
ÉLEVAGE TADOUSSE
GANADERIA DU LAGET
ÉLEVAGE DE LARTET
GANADERIA DE MALABAT
GANADERIA LOS GALOS (MARIE SARA)
DOMAINE DE MALAGA
GILBERT MROZ
OCCITANIA
ÉLEVAGE PIEDRAS ROJAS
EL PALMERAL
ÉLEVAGE DES PARADIS
JEAN MARIE POURQUIER
ROUMANILLE FRÈRES
SAN MARTIN
GANADERIA DU SCAMANDRE
SOL
TARDIEU FRERES
LA TORRECILLA
VIEUX SULAUZE
HERITIERS DE CHRISTOPHE YONNET
FRANÇOISE YONNET
HUBERT YONNET
LES GANADERIAS PORTUGAISES
Au Portugal, «l'Associação Portuguesa de Criadores de Toiros de Lide» compte 94 ganaderías dont la première remonterait à 1843 et dont certaines sont affiliées à l'UTCL espagnole. L'association des éleveurs portugais a été créée à Santarém le 15 juillet 1975 par Fernando Zeller Palha, Tuy Gonçalves et Antonio Teixeira. Ce dernier en a été élu le président pour trois ans en 2002.
PRINCIPALES GANADERIAS PORTUGAISES
PARLADE
MURTEIRA GRAVE (JOAQUIM)
BRANCO NÚNCIO
CONDESSA DE SOBRAL
JOAO MOURA
DAVID RIBEIRO TELLES
CONDE DE CABRAL
PALHA
PINTO BARREIROS
VEIGA TEIXEIRA
LES GANADERIAS MEXICAINES
Au Mexique, «l'Asociación nacional de Criadores de toros» qui comprend 283 ganaderías a été fondée en 1946. Cette association a des «relations parfois tendues avec l'association des organisateurs de spectacles et l'association nationale des matadors de toros».
PRINCIPALES GANADERIAS MEXICAINES
SAN MATEO.
SAN MARTÍN.
TEÓFILO GÓMEZ (TEÓFILO GÓMEZ LÓPEZ).
LA PLAYA.
ANTONIO PÉREZ (JUAN ANTONIO GONZÁLEZ PÉREZ).
ZACATEPEC.
PIEDRAS NEGRAS
.SAN MIGUEL DE MIMIAHUAPAM.
JESÚS CABRERA.
SANTA MARÍA DE XALPA.
MONDOÑEDO.
JAVIER GARFÍAS.
LOS ENCINOS.
BARRALVA.
Pour info, ils existent aussi de nombreuses ganaderias de toros de lidia sur le continent américain, notamment en Colombie, au Perou, en Equateur et même aux Etats-Unis.