La corrida de rejón

 

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GENERALITES

En France, les dispositions concernant la corrida de rejón sont contenues dans l'article 88 du Réglement de l'Union des villes taurines françaises.

Historiquement, le rejón est le prolongement du javelot utilisé à la chasse par les chevaliers dès le XVIème siècle. C'est l'outil essentiel dans le toreo à cheval.

Son déroulement comprend, comme dans la corrida à pied, trois tercios.

Le rejoneador utilise deux types de rejon.

Dans le premier tercio : le rejón de « châtiment » ou javelot de bois de 160 centimètres avec un fer de 15 centimètres fixé à la hampe par une cheville encochée. Au moment de la pose, la cheville se sépare en deux, libérant ainsi un drapeau qui sert de leurre.

Dans le troisième tercio : le « rejón de mort » (« rejón de muerte ») muni d'une lame plus grande.

En langue portugaise, le rejón porte le nom de farpa. C'est aussi le nom des banderilles les plus longues.

Le rejoneador utilise un cheval par tercio: le cheval du paseo, celui du tercio de châtiment ou salida, celui du tercio de banderilles (en fait, il en utilise au moins trois) et celui du tercio de mort. Et selon l'article 88 du règlement taurin, il est tenu de présenter un cheval de plus qu'il n'y a d'animaux à combattre.

 

DEROULEMENT DE LA LIDIA

 

LE PASEO

Comme dans les corridas à pied, la corrida de rejón débute par le paseoou paseíllo, défilé mené par les alguazils, les rejoneadors, accompagnés de leur cuadrilla et de l'arrastre. Après un tour de piste, ils effectuent différentes figures de haute école. 

PREMIER TERCIO

Pendant le premier terciole rejoneador plante les rejónes de « châtiment » qui sont destinés à remplacer la pique de la corrida à pied. Ils se terminent par une lame d'acier qui a toutefois moins d'efficacité que la pique, et ils ne doivent pas être enfoncés à fond pour ne pas blesser gravement l'animal. Leur nombre varie de deux à trois. Selon le règlement taurin municipal, article 88, alinéa 5, les rejoneadors ne peuvent pas poser plus de trois rejónes de « châtiment » à chaque animal.

 

DEUXIEME TERCIO

Le deuxième tercio correspond à celui de la muleta du torero à pied, même si le rejoneador place des banderillesà son adversaire. C'est la séquence la plus artistique et la plus brillante ». Le rejoneador pose des banderilles plus longues que celles utilisées dans la corrida à pied (jusqu'à 80 cm) ou très « courtes », donc plus difficiles à planter, ou encore des « roses », constituées d'une hampe de 20 cm de long et d'un harpon de 8 mm. Selon l'article 88 du règlement taurin municipal, le rejoneadorne peut placer plus de trois banderilles longues, trois courtes ou trois roses s'il intervient seul. S'ils interviennent par paire, selon l'article 88 du même règlement, les rejoneadors peuvent placer quatre banderilles longues, quatre courtes et quatre roses.

Comme pour la corrida à pied, le rejoneador peut pratiquer la pose de banderilles de diverses façons :

« al quiebro » ( avec feinte), « de Cara » (de face), « a tira » (de biais), « a garupa » (à la croupe), « por dentro » (par l'intérieur), « à l'étrier », « a media vuelta »,« al violín » ( les deux banderilles sont posées tenues dans la seule main droite ).

 

TROISIÈME TERCIO

Au troisième tercio, la mise à mort est effectuée à l’aide du rejónde mort avec lequel le rejoneador estoquele taureau. Le rejón de mort est un javelot de la même taille que le rejón de châtiment, mais il comporte une lame d'épée à double fil.

C'est le président qui décide du moment où le rejoneador peut se servir du rejón de mort. Le matador a alors cinq minutes pour réaliser la mise à mort. Si au bout de ces cinq minutes, le taureau est encore vivant, le cavalier doit descendre en piste et se servir de l'épée comme un matador à pied.

La « suerte de matar » (mise à mort du taureau) peut être exécutée de plusieurs manières : « a recibir », « atacando », ou « de poder a poder ».

 

LES CHEVAUX

 

Le cheval lusitanien ou portugaisest le plus utilisé lors de ces corridas, mais d’autres races sont apparues : eapagnol, arabe, quater-horse, avec des croisements: lusitanien-arabe,anglo-arabe, hispano-arabe, hispano-anglo-arabe, même du pur sang anglais souvent croisé avec des races locales. Et l' Amérique du Sud n'est pas en reste avec par exemple Pirata et Mariachi, les chevaux vedettes de Pablo Hermoso de Mendoza issus d' un élevage mexicain.

La taille moyenne du cheval se situe entre 1,50 et 1,60 m. Les chevaux plus petits ne sont pas assez rapides et les plus grands sont considérés comme maladroits dans de petites arènes. Un bon cheval de rejón doit avoir une arrière main musclée et une bonne bouche, afin de pallier les brusques accélérations et les courts freinages.

Le jeune cheval est débourré vers l'âge de trois ans après une préparation de six mois. Lors de sa première année de dressage, sa bravoure face à un taureau dressé peut être testée. Toutefois, à la fin de certains entraînements, il sera présenté face au caretón(chariot à tête de taureau). Puis les entraînements deviennent du dressage tauromachique, partage entre dressage classique et tauromachie. Enfin il est présenté à des erales, puis des novillos, puis à des taureaux de plus de trois ans, jusqu'au moment où il sort dans une vraie course.

 

LES TAUREAUX

 

Les castes de taureaux généralement choisies pour la course de rejón, sont celles présentant la capacité à tenir un galop long et soutenu (par exemple les ganaderias Murube, Bohorquez ). Les cornes du taureau ne sont pas protégées, mais le règlement autorise à les épointer pour protéger le cheval. Dans les corridas portugaises ou touradas, les cornes sont recouvertes d'un étui de cuir.